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Législatives : Conséquences en cascade en Occitanie

Les Français ont confirmé hier le résultat de la Présidentielle, et la recomposition en cours du paysage politique. Comme s’ils avaient voulu faire écho au proverbe « Il ne faut pas changer de cheval au milieu de la rivière » … Quelles conséquences dans notre région ? De nouveaux visages dans tous les départements, et des partis traditionnels troublés avec des cadres qui n’en sont plus vraiment …

Les ténors sont tombés !

Jean Glavany (Hautes-Pyrénées), Catherine Lemorton (Haute-Garonne), Gérard Bapt (Haute-Garonne), Christophe Borgel (n°3 du PS), Kader Arif (Haute-Garonne), Dominique Orliac (Lot), Sébastien Denaja (Hérault), Anne-Yvonne Le Dain (Hérault), Marie-Hélène Fabre (Aude), Alain Fauré (Ariège), Linda Gourjade (Tarn) … Autant de figures de gauche qui ont disparu dès hier soir des écrans radar. Le « dégagisme » conceptualisé par Jean-Luc Mélenchon, et appliqué à la lettre par un certain Emmanuel Macron, a provoqué la mort d’un certain PS, avec pour conséquence directe le départ à la retraite anticipé de nombreux barons locaux. Les électeurs ont clairement sanctionné les sortants, et tous ceux qui appartenaient à des exécutifs divers depuis des décennies pour certains. Il s’agit donc d’un bouleversement total des équilibres politiques dans notre région qui touche d’ailleurs toutes les formations politiques. En effet, à droite les mines sont également déconfites avec Elie Aboud (Hérault) éliminé dès le premier tour, et des figures telles Laurence Arribagé (Haute-Garonne) ou Yves Censi (Aveyron) qui sont clairement en difficulté en vue du deuxième tour. Dans le Gers, la droite républicaine rate le coche sur les deux circonscriptions du département en étant éliminée dès le premier tour. En clair, la droite ressort plus affaiblie que jamais sur l’ensemble de la région (c’est dans l’Aveyron qu’elle résiste le mieux.) Quelle signification donner à tous ces résultats ? Il y a un reflux clair de l’électorat socialiste, déjà identifié lors de l’échéance présidentielle, avec des électeurs de droite qui sont totalement désorientés par le comportement de leurs leaders, et par la nomination d’Edouard Philippe comme Premier Ministre, de Gérald Darmanin et Bruno Le Maire comme ministres. Mais chose étonnante en Occitanie, les socialistes et leurs alliés radicaux avaient toujours su résister en toutes circonstances … Malgré le quinquennat raté de François Hollande, ils avaient même scoré lors des dernières élections régionales et départementales. Mais l’ouragan Macron a tout emporté avec lui, y compris des électeurs et des cadres socialistes. Les rapports de force ont donc évolué dans notre région, avec également une installation notable du FN et de la France Insoumise dans de nombreux départements.

 

Des collectivités qui vont tanguer ?

Le tremblement de terre provoqué hier par « La République en marche ! » va t-il provoquer des répliques au sein de certains exécutifs ? Comment des collectivités gérées aujourd’hui par les socialistes vont-elles pouvoir continuer à avancer avec un électorat aussi minoritaire ? Prenons le cas de la Région. Il va être intéressant de compter dans les jours qui viennent le nombre d’élus « macroniens » dans la majorité de Carole Delga … On aura d’ailleurs noter que le vice-président Didier Codorniou (maire de Gruissan) a soutenu la candidature de Jean-François Portarrieu (LREM) en Haute-Garonne, en étant à la tête de son comité de soutien. Un geste qui est loin d’être innocent, et qui promet des jours complexes à Toulouse comme à Montpellier. Carole Delga va devoir tenir le gouvernail avec force, car les vagues promettent d’être très hautes et très violentes. Il pourrait d’ailleurs y avoir la constitution d’un groupe « En Marche » à la Région dans les semaines qui viennent. En coulisses les choses s’activent. Même interrogation pour les départements de notre région qui sont quasi tous socialistes … Les exécutifs actuels vont-ils réussir à rester unis jusqu’au bout ? That is the question. Rien n’est moins sûr, et le raz de marée macronien n’a sans doute pas fini son effet « dégagiste ». Car quelle légitimité aujourd’hui pour des exécutifs socialistes qui n’ont plus réellement de base électorale ? Les élus en place semblent subir la vague médusés, et les observateurs sont interloqués face à un moment politique inédit. C’est finalement une certaine révolution qui est … en marche !

Les élus en place semblent subir la vague médusés

Du trouble dans certaines municipalités

On peut noter des cas étranges dans certaines municipalités. A Toulouse, le tournant « macronien » de Jean-Luc Moudenc est factuel : « La question est désormais, comment travailler tous ensemble, tout en restant différents ? » a t-il déclaré hier soir sur le plateau de France 3. Avec une équation complexe à résoudre : Il se retrouve avec potentiellement deux adjoints-députés « En Marche » (Jean-Luc Lagleize et Elisabeth Toutut-Picard) qui auront participé au mouvement qui aura fait battre d’autres adjoints identifiés LR (Laurence Arribagé, Bertrand Serp, François Chollet) … Une situation ubuesque sur le papier, qui risque de ne pas faire franchement sourire sur les bancs du Conseil municipal. Du côté de Rodez, le choc aura été encore plus frontal, avec deux adjoints – Stéphane Mazars (LREM) et Sarah Vidal (PS) – qui se seront opposés directement via cette législative. Il va donc falloir que l’édile Christian Teyssèdre recolle les morceaux …

 

De nouveaux leaders dans la région

Ils s’appellent Mickael Nogal (Haute-Garonne), Coralie Dubost (Hérault), Christopher Soccio (Gers), Pierre Mardegan (Tarn et Garonne) … De nouveaux noms, de nouveaux visages, ces « marcheurs » devraient être les leaders de demain. Plus rien ne va se faire sans eux ! A l’instar d’Emmanuel Macron, ils n’étaient connus de personne il y a quelques mois en arrière, et ils sont en passe de réussir un pari assez incroyable … Ces députés en herbe devraient faire leur entrée au Palais Bourbon dans quelques jours. L’Occitanie se voit doter de nouveaux leaders politiques. A suivre.

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